Les conséquences de la pollution de l'air sur la santé
Cardiopathies ischémiques et accidents vasculaires cérébraux
L'accident vasculaire cérébral ou la cardiopathie ischémique survient lorsque la circulation sanguine vers le cerveau ou le muscle cardiaque (myocarde) est interrompue ou insuffisante. La pollution de l'air, suivant l'intensité de la déposition des polluants dans l'arbre pulmonaire, et la toxicité des polluants inhalés, est un facteur déclencheur. Les particules ultrafines (fumées de tabac, particules de combustion, bactéries et virus) peuvent atteindre les poumons, passer à travers les membranes cellulaires des alvéoles pulmonaires, et entrer dans le sang. L'OMS estime que 54% des décès liés à la pollution de l'air sont imputables aux cardiopathies ischémiques et aux accidents vasculaires cérébraux.
Bronchites aigües ou chroniques, et bronchopneumopathies chroniques obstructives
Les polluants atmosphériques peuvent fragiliser les bronches, les rendant plus vulnérables aux virus et aux bactéries. Ce sont ces derniers qui favorisent les bronchites aigües ou chroniques, pouvant dégénérer en bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). La BPCO se caractérise par un rétrécissement progressif et une obstruction permanente des voies aériennes et des poumons. C'est une des causes possibles de mort subite chez l'adulte. L'OMS estime qu'environ 19% des décès prématurés liés à la pollution de l'air en découlent.
Allergies au pollen
La pollution de l'air aggrave la toxicité des pollens pour deux raisons.
Tout d'abord, les particules fines présentes dans l'air pollué aggravent l'agressivité du pollen. Les polluants viennent se fixer sur les pollens, fragilisent la surface des grains et les rendent donc plus toxiques. La pollution augmente également la production de pollens, ils deviennent plus nombreux, plus gros et plus allergisants.
Par ailleurs, les particules fines respirées irritent les muqueuses respiratoires et oculaires, rendant les voies respiratoires plus réceptives et facilitent l'accessibilité des pollens dans l'organisme. La sensibilité des individus aux pollens est ainsi accrue lors des pics de pollution. C'est pourquoi même dans les villes où il y a peu de verdure, la population citadine est sensible aux allergies.
Les premières victimes de la pollution de l'air
Les personnes âgées
Les personnes âgées sont particulières sensibles à la pollution de l'air du fait de la diminution de leurs capacités anti-oxydantes locales et de la capacité d'adaptation de leur système de défense. D'après une étude, réalisée dans les hôpitaux de Tokyo2, le nombre d'admissions de seniors dans les services d'urgence augmente significativement pendant les pics de pollution, pour un certain nombre de pathologies cardio-respiratoires graves (infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque, asthme, bronchites).
Les personnes exposées en continu
Les personnes exposées de façon continue à certains polluants ne sont pas épargnées par les ravages de la pollution de l'air : fumeurs, travailleurs dans le bâtiment, les métiers des transports, les garages, etc.
Les cardiaques
Une étude menée à Brescia3, dans le nord de l'Italie, a mis en évidence une hausse de 3% des admissions à l'hôpital pour une augmentation de la concentration en PM10 de 10 µg/m3 par jour. Les particules ont tendance à boucher les artères et favoriser le risque d'athérosclérose.
1Schultz ES. et al., Pollution de l'air liée au trafic et fonction pulmonaire chez les enfants de 8 ans : étude sur une cohorte de naissances
2 Ye F. et al, Les effets de la température et de la pollution de l'air sur les maladies cardiovasculaires et pulmonaires chez les hommes et les femmes de plus de 65 ans à Tokyo
3 Nodari S. et al., Lésions endothéliales vasculaires dues à la pollution de l'air